jeudi 26 juin 2008

Pachinko

Le pachinko est un autre monde. Beaucoup de choses m'échappent encore sur cette activité aliénante sans intérêt apparent. A mi chemin entre le flipper et la machine à sou, c'est une sorte de table verticale, lumineuse et bruyante, dans laquelle il faut verser de petites billes métalliques achetées auparavant par caisses entières. Les billes tombent et le joueur ne contrôle rien outre la vitesse de la chute. Elles doivent passer par certains endroits pour débloquer d'autres billes.
Il s'agit d'un véritable phénomène de société dans l'archipel. Il y aurait plus 15 000 salles et deux millions de machines. Les lieux sont impressionnants: des dizaines d'alignements de machines sur une centaine de mètres et plusieurs étages, le tout baigné dans la fumée de tabac et une musique assourdissante. Ces endroits ferment tard, certains pas du tout, et avant les ouvertures les queues sont longues. Un Japonais sur quatre jouerait régulièrement au pachinko, c'est le troisième chiffre d'affaire dans l'économie des loisirs nippons. De la mamie à l'homme d'affaire en passant par l'étudiant et la ménagère, on y trouve tout le monde. Les jeux d'argent étant théoriquement illégaux, les casiers de billes peuvent être échangés contre des prix... mais ces prix sont monnayables dans une autre salle. Les fameux yakusa seraient à la tête de ces drôles de commerce. Les politiciens japonais sont de plus en plus inquiets des effets décérébrants de cette activité... Il est vrai qu'il est difficile de ne pas penser à "1984" ou au "Meilleur des mondes" en passant devant ces salles de jeux où des ombres d'humains vivent mécaniquement des heures et des heures durant.

1 commentaire:

Bui Doi a dit…

D'apres mes infos - et bien que je n'ai pas joue a ces infernales machines - la plupart des Pachinko Parlor sont geres par la pegre coreenne, qui monnaye ainsi son implantation dans l'archipel.
Comme quoi, des que le business s'en mele, les xenophobies s'estompent un peu...