jeudi 30 juillet 2009

Les fleurs du temple

A table!

Le traditionnel cliché des cuisines locales doit être assumé. On ne saurait évoquer un périple en Inde sans parler de la richesse culinaire, toute en couleurs et en saveurs. Bien des maux sont évoqués sur les conséquences fâcheuses des repas indiens... et la légende du baroudeur qui veut montrer qu'il en a bavé dit que c'est un passage incontournable du voyage en Inde; c'est faux et il faut le dire. Si l'on bave, c'est de plaisir à savourer ces goûts nouveaux, et les maladies sont toutes aussi courantes (sans jeu de mots) que dans beaucoup d'autres pays d'Asie qui n'ont pas cette triste réputation. En testant tout ce qui passait à notre portée et avec un minimum d'attention, comme à l'habitude en voyage, nous n'avons jamais été malades et nous n'avons pourtant rien de plus résistant que d'autres. Le seul problème était de manger efficacement avec les mains, lorsqu'il n'y avait d'autres solutions et que la politesse l'exigeait, ce que la gourmandise nous commandait de reprendre abondamment.

Le banian

Au terme d'une longue marche en forêt, à la lisière d'un village. Un banian immense a élu domicile dans une ancienne demeure en brique. L'édifice craque de tout côté et n'est désormais retenu que par les innombrables branches.

mercredi 29 juillet 2009

Le village de Kipling

Conrad, Kipling et bien d'autres ont arpenté les Indes et l'Asie du Sud-Est en rapportant de merveilleuses pages riches d'images et de clichés, gravés dans les mémoires des enfants (et des plus grands) qui dévorent les récits d'aventures. Cette littérature coloniale anglaise, bien plus connue que celle française, possède encore des racines bien vivantes.
Au détour d'une ruelle, dans un village perché sur la montagne, c'est tout cet imaginaire qui resurgit. Il est évident que ce vieux au visage énigmatique pourrait commencer le récit d'une légende sur un temple enfoui non loin d'ici, et marquer le début d'une quête initiatique. Et cette jeune femme en sari noir qui se rend à la rivière, il ne fait nul doute qu'un petit garçon, une panthère et un ours l'observeront, tapis dans la forêt sur l'autre rive.

Aux portes du village


mardi 28 juillet 2009

Les terrassiers

Une nouvelle route, enfin, pour ce village perdu dans les montagnes. Une ligne de terre que la première mousson emportera, mais un lien nécessaire pour les habitants.

lundi 27 juillet 2009

Bison dans la brume...

Même pays, même région, mais quel changement de décor... Sur les contreforts montagneux du Tamil Nadu, la station climatique de Koidaikanal vit dans son cocon de brume à 2000 mètres d'altitude. Bien plus bas, c'est la fournaise. La végétation et la faune y sont évidemment différents et on y fait d'étonnantes rencontres.

samedi 25 juillet 2009

Taxi driver

Le taxi "ambassador" est présent partout dans les villes. Avec ses élégantes courbes rondes, son petit côté "années 50" est troublant, et dans des rues qui semblent parfois n'avoir pas bougé depuis des décennies, l'illusion est parfaite.

mercredi 22 juillet 2009

Flamme de rue

La rue n'est pas seulement un lieu de passage; c'est bien souvent le cadre de toute une vie. On y mange, on y dort, on y meurt. La géographie urbaine prend une toute autre résonance. La perspective des murs alignés de chaque côté des trottoirs n'est plus l'échappatoire rassurant d'un éventuel confort domestique, mais plutôt la limite d'un vague univers.

lundi 20 juillet 2009

Vache sacrée

Le sujet est incontournable, tout comme l'animal parfois... La vache, c'est le chien errant du quartier, cet animal qui retourne les poubelles et dort devant les portes. Le format est toutefois sensiblement différent. Il est difficile de ne pas s'étonner devant sa prolifération dans certaines zones les plus urbanisées et donc les plus inopinées.
Dans l'Inde antique déjà, la vache était vénérée et sacrée; quant au dieu Krishna, c'est en gardien de vache qu'il a choisi sa huitième réincarnation. Alors que dans l'occident médiéval, l'usage imposait au preux chevaliers de protéger la veuve et l'orphelin, en Inde, un commandement intime aux rois l'ordre de "protéger les brahmanes et les vaches".
Concrètement, la vache donne naissance au bœuf qui travaille dans les champs, elle nettoie les rues de multiples détritus, notamment les déchets végétaux avant qu'ils ne fermentent; enfin, ses bouses sont un excellent combustible et un très bon engrais. En revanche, au milieu du carrefour aux heures de pointe, c'est un peu plus dérangeant.

dimanche 19 juillet 2009

Tiruparankundram

Non loin de Madurai, un petit village au nom imprononçable pour une escapade non moins improbable. Une demi-heure d'un de ces bus publics branlants réservés aux courtes distances, sur un coup de tête et sous une chaleur oppressante. Quelques trésors au bout du chemin.

samedi 18 juillet 2009

Chaiwalla

Le chaiwalla, c'est le vendeur de thé dans la rue. Le breuvage se doit d'être noir puis mélangé à du lait et du sucre; un délice brûlant qui reste longuement en bouche, pour trois ou quatre roupies. La préparation est un cérémonial automatique, fait de gestes précis et simples. Pour refroidir et aérer le thé notamment, on le transvase plusieurs fois d'un verre à l'autre jusqu'à ce qu'une épaisse mousse se forme...

jeudi 16 juillet 2009

Le déjeuner de l'éléphant

Presque tous les temples ont leur éléphant. Son travail consiste à bénir les croyants qui veulent bien lui donner une pièce; il donne alors l'obole à son cornac et revient poser sa trompe sur la tête du fidèle. L'opération est rapide, le mouvement est ample et précis. La dextérité de l'animal, pour saisir l'argent, puis sa délicatesse lorsqu'il vient se poser sur les cheveux... tout cela contredit son apparente balourdise. Et vient l'heure du repas. Comme tout un chacun, il va au restaurant où c'est un honneur de le recevoir. Il passe entre les tables et ouvre sagement la gueule en attendant sa pitance.

mardi 14 juillet 2009

Cérémonie nocturne à Sri Minakshi

Minakshi, c'est l'une des nombreuses formes de Parvati, l'épouse de Shiva. Ce dernier prend également bien des aspects et des noms... c'est ce qui rend fort complexe la compréhension de la religion Hindou. Le temple de Madurai célèbre le mariage des deux divinités, et chacune a donc son sanctuaire. Tous les soirs, les statuettes les représentant sont déplacées en grande pompe pour regagner leurs maisons respectives pour la nuit. L'entrée des sanctuaires étant interdite aux non-Hindous, c'est pour le voyageur la seule occasion d'apercevoir un peu plus l'essence même de cette religion, et surtout, la ferveur qu'elle entraîne encore de nos jours.
Tout se passe très vite. Une forte musique retentit entre les longs murs du temple. Percussions et quelques longues trompettes donnent un rythme hors du temps. Les brahmanes sortent le palanquin où se cache la statue, et avancent avec une rapide solennité. Ce n'est pas tant l'attitude hautaine de ces prêtres qui créé la magie que les réactions de la foule autour. Une fervente tension est palpable, l'atmosphère se charge d'électricité comme dans ces moments où l'on sent l'importance d'un enjeu. Les fidèles suivent le mouvement jusqu'à l'entrée du sanctuaire de nuit; là, une petite cérémonie prépare le repos du dieu. Les plus téméraires se risquent à soulever le drap de la niche ambulante, et sont vivement repoussés. D'autres font le tour du palanquin en récitant des prières; au passage, on effleure le bois du saint transport... Une ambiance étrange règne alors, entre le paroxysme d'un événement majeur pour le croyant, et la routine du rituel banal pour le brahmane. Moins ces derniers parviennent à en montrer, protégeant jalousement leurs privilèges, plus l'excitation monte. Peut-être le parallèle est-il mauvais, car mes connaissances ne sont pas assez poussées, mais je ne peux m'empêcher de repenser aux cours d'égyptologie, dans lesquels le même genre de cérémonies était abondamment décrit et, par là même, la construction de la société toute entière.

lundi 13 juillet 2009

Gopuram de Sri Minakshi

Madurai est l'une des grandes villes sacrées de l'Inde; c'est un centre culturel et religieux qui lui a même valu le surnom "d'Athènes de l'Orient". Dans les premiers siècles de notre ère, les "académies" étaient toutes basées dans cette ville, mais sa réputation vient tout particulièrement de son immense temple de Minakshi. Sans être le plus grand du monde indien, ce lieu force l'admiration par l'imposante masse de ses murailles, en plein cœur de la ville. Quatre portes permettent d'accéder à un périmètre intérieur, lui aussi gardé par d'autres hauts murs; ces arches d'entrées sont surmontées de gopurams, rocambolesques tours de couleurs, peuplées de toute les créatures de la religion Hindou. Véritables bandes dessinées sculptées, ces constructions sont typiques et restent le symbole des édifices religieux de la région.
Le jour de notre arrivée, des milliers de pèlerins attendent leur tour pour entrer dans les sanctuaires. Minakshi est l'un des édifices religieux les plus attractifs de l'Inde, et à cette période tout spécialement, le mariage des dieux se prépare... On nous conseille de revenir le soir pour tenter une entrée dans le saint des saints.