mardi 24 juillet 2007

Point. A la ligne...


L'adieu aux larmes




L'adieu aux armes

Le fidèle destrier de Saigon. Mon tas de ferraille de 110cc avec son autocollant patriote hérité du jour de la demi-finale de la coupe asiatique de football... Combien d'heures passées en selle? Combien de frayeurs aux carrefours? Combien de découvertes avec cet engin?

Pèlerinage saigonais

Chapeau conique et moto, intérieur délabré de maison colonial... les dernières balades dans Saigon tiennent du pèlerinage. Les rues ont déjà le goût de la nostalgie et les affres de la circulation passent peu à peu au statut de souvenir.

Viet vo dau -2-

Une devise: "être fort pour être utile", un salut: "main d'acier sur le cœur de bonté"... voilà qui en dit long sur l'état d'esprit généreux. Cet art martial est né dans les campagnes, la belle histoire raconte qu'il servait aux paysans à repousser les ennemis. Une version plus prosaïque explique que les moines ont trouvé dans cette activité une méthode rigoureuse pour canaliser les excès de violence... La pratique du Viet vo dau vise au développement externe (corps) et interne (énergie, respiration, méditation...) au cours de leçons où culture et tradition sont inculquées. Les armes maniées sont nombreuses: sabre, bâton, hallebarde, couteau...

Viet vo dau -1-

Non loin de chez moi, sur Tran Quang Khai, il y a cette école de Viet vo dau. Art martial de grande classe pratiqué au Vietnam, le Viet vo dau (voie de l'art martial vietnamien) ou Vo vi nam est réservé à une élite... pour une fois pas nécessairement encartée au parti. Les deux branches de ce sport sont reliées au bouddhisme (influence shaolin pour l'une) et au taoïsme et confucianisme (pratique traditionnelle pour l'autre, c'est ici le cas). Les disciples se réunissent de 5h à 7h et de 19h à 21h. Les démonstrations sont impressionnantes tant par les performances physiques que par l'abnégation des pratiquants.

Alimentation ambulante

Un banh mi pâté pho mai... Quelque soit l'endroit de Saigon, de jour comme de nuit, il y a toujours une petite dame derrière sa cahute ambulante pour préparer des sandwichs vietnamiens. Les petits pains chauds et craquants sortent du grill sous le plan de travail, leur mie est aérée et objectivement médiocre... mais c'est allègrement rempli d'un pâté d'on-ne-sait-pas-quoi-et-d'ailleurs-on-ne-veut-pas-savoir, de "vache qui rit" et de condiments divers, saupoudré de piments et de miettes de porc.
L'alimentation de rue recèle parfois de vraies découvertes gustatives, pour le moins un joli spectacle. Un palanquin posé en début de journée, c'est parfois un poste d'opération culinaire à l'organisation redoutable.

mardi 17 juillet 2007

D'un quai à l'autre

Enfin, le sifflet du train puis ses lumières aveuglantes et les crissements de sa ferraille... C'est la fin de l'attente mais le début d'une nuit mouvementée. Le compartiment des passagers assis est bondé. On emmène 20 litres de nuoc mam à la famille, on déballe le pique-nique, on resquille, on tape les sièges plein de poussières, on téléphone à tue-tête, on ronfle, on discute, on jette ses déchets par-dessus bord et, comme tout à une fin, on s'assoupit... peu de temps avant l'arrivée à Saigon. Embrumés, quelque peu désorientés, nous sortons sur le quai. La réalité paraît aussi crue que les éclairages. Le jour n'est même pas encore levé.

Le quai des pas perdus

22h... 23h... Le train est en retard. Les néons agressent quelques étalages de marchandises défraîchies. Un peu plus loin, le vendeur de nuoc mam fait recette avec sa télé portative qui diffuse une série chinoise à la mode. La même voix féminine et monocorde double tous les acteurs. Lorsque le mandarin du XVIIIe s'emporte face à un jeune guerrier, une Droopy vietnamienne débite un dialogue soporifique et monotone. Par association, j'ai trouvé le premier métier de la prof d'histoire ancienne qui nous enseignait l'épigraphie latine le lundi matin à la fac...


Born to be alive...

Kilomètre 1451 depuis Hanoi... à 448 km de Saigon. Quelque part sur la nationale 1, les camions passent dans un vacarme assourdissant. L'univers de bitume coule sur les bas-côtés et les sacs plastiques colorent les fossés.

La maison sur l'île

Petite île protégée par ses remparts de palmiers, la maison veille sur l'onde verdoyante. Un homme fait signe de la main comme on saluerait un bateau qui passe. La mer est calme...


mercredi 11 juillet 2007

Le vieil homme au sel

Il passe sur sa parcelle, le geste sûr. A nos sourires et regards interrogatifs il répond en s'approchant, et nous montre son panier rempli de gros sel. Suivent quelques explications en vietnamien sur le pourquoi du comment... Face à notre perplexité, il exhume quelques vestiges poussiéreux de français, énoncés avec application et amusement. Il repart, assez fier, un sourire accroché aux lèvres et avec une bonne anecdote à raconter à sa famille; ça tombe bien, nous aussi.

Contemplations rizicoles

Les rizières se perdent au pied des montagnes, les morts continuent de surveiller leurs terres. Ce sont souvent les mêmes adjectifs qui reviennent au sujet de ces paysages... serein, harmonieux, atemporel, etc. Des mots surfaits. Pourtant, quand on vient de Saigon, il est tellement bon, voire surprenants, de ressentir ces sentiments! Alors on se pose... contemplatif.

Chemin de pluie


Une bien belle escapade en moto ce jour là... Perdus sur les routes, le plus loin possible de la nationale, nous arpentons la latérite. Oui mais voilà, nous sommes en saison des pluies et le temps est relativement menaçant. Un nuage commence à se poser doucement sur la montagne. D'abord il l'effleure et, doucement, les premières cimes disparaissent. Une clarté tranquille remplace le vert et une brume s'installe là-haut... Elle descend vers nous avec un doux bruit de froissement: la pluie. C'est enivrant comme spectacle mais à rester planté là, nous risquons fort de nous embourber sous peu. Et hop... c'est reparti.

Entre ciel et terre

Entre ciel et terre, il y a tout un univers... et des saisons, qui habillent les campagnes vietnamiennes de manteaux marrons ou de parures vertes. C'est indéniablement peu avant les récoltes que les paysages sont les plus attrayants.

jeudi 5 juillet 2007

Dien Khanh

Un ciel bas et sinistre, lourd comme dans une scène de "The Omen" avec Gregory Peck. Pourtant, la moto file sur la route, le long des rizières et à travers les villages, pour m'emporter jusqu'à Dien Khanh. Rien n'aurait dû m'amener ici... si ce n'est un cher ami qui a choisi ce village comme lieu de résidence, à 40 minutes de Nha Trang. Ancienne forteresse impériale dont il ne reste que les murs et deux portes monumentales, Dien Khanh cache quelques bijoux du temps des colonies; dont cette église construite par les pères missionnaires au début du siècle dernier. Aujourd'hui, le curé parle français, regrette les "socialistes vietnamiens" et promet de me mettre sur le chemin de dieu. Le Temps s'arrête, adossé à une colonne du presbytère. Jaunie ou colorée, la photo aurait été la même il y a 80 ans...

Parade commerciale

Les boutiques d'attirail religieux proposent monceaux de paquets d'encens et des papiers votifs à brûler, le plus souvent ces derniers sont des répliques de billets de 100 dollars. Ceci pose d'ailleurs question, soit Bouddha est un libéral rompu aux lois de l'économie capitaliste, soit les Vietnamiens considèrent que le paradis, où ces offrandes sont envoyées, est déjà colonisé par les lois du marché américain. A suivre... Autre incontournable des marchés, les équipements domestiques en plastique. C'est une arlésienne des pays en voie de développement mais ces ustensiles bigarrés de tous formats envahissent les tréfonds des campagnes et prennent la place des paniers tressés, des outres en peaux et des céramiques.

Etalages graminés

Monticules de riz, sacs de pois, haricots et autres graines colorées... ce sont, entre autres, des images d'abondance que j'aimerais garder des marchés vietnamiens. Elles sont anodines, voires banales pour les résidents, mais c'est toujours peu de temps avant le départ qu'on réalise son attachement à ce qui était sous nos yeux depuis des lustres...

Les enfants de l'oncle Ho

Jamais je ne me lasse de ces statues de propagande... Et cet exemplaire de Nha Trang compte parmi mes préférés. Le communisme élance les forces vives de la nation vers la fin de l'histoire! C'est beau, vu dans le ciel. En face du piédestal de marbre, le siège pouilleux du comité populaire abrite un misérable venu se cacher quelques instants. Les motos vrombissent tout autour de ce monument des lendemains qui chantent.

Religiosité à Nha Trang

A Nha Trang, la cathédrale est en bonne place dans le centre-ville. Sur une butte, au bout d'un chemin de croix en béton armé, la bâtisse religieuse affiche ses vieilles pierres au milieu des maisons pastels du quartier. Quelques saints veillent sur le fidèle qui pérégrine vers la maison de son dieu. Saint Jean-Baptiste, lui, se place entre modernisme et syncrétisme: il semble tenir une antenne de télévision dans sa main droite et se place sous le regard bienveillant de Bouddha... qui occupe la colline voisine!