jeudi 31 janvier 2008
Poste de travail
mardi 29 janvier 2008
Largo Winch
dimanche 27 janvier 2008
Demain l'hiver...
Dès la sortie de l'avion, à 6h du matin par un -7° de rigueur, toutes les extrémités sont saisies d'effroi. Le nez, les oreilles et les orteils se souviennent qu'ils existent avec une conscience douloureuse de leur vulnérabilité. Les sensations deviennent aigües et acérées, les sens se développent... Chaque pore de ma peau est aux aguets, chaque son est démultiplié et décuplé dans mon cerveau, les nerfs se solidifient et entrent en compétition avec les muscles: je commence à trembler. Les heures de léthargie dans l'avion s'évanouissent soudainement pour laisser place à la réalité. Je regarde derrière moi avec envie, le cocon de la carlingue, douillet malgré la climatisation. Le froid distribué par les machines n'a rien à voir avec ce froid-là, naturel, qui enveloppe et transperce jusqu'au tréfonds ses victimes. Le constat est limpide: que fais-je ici?
L'hiver, c'est une panoplie d'impressions nouvelles. Un canal gelé et des pierres qu'on lance sur la glace pour s'étonner de son épaisseur. De la fumée de dragon qu'on exhale, ectoplasme frigorifié, en de longues trainées blanches. Les lunettes embuées qu'on se refuse à enlever avec fatalisme quand on rentre dans la chaude maisonnée et qui diffractent les lumières colorées du sapin de Noël. Les vêtements posés sur le radiateur, qu'on enfile avec un sourire béat. Le vin chaud à la cannelle qu'on boit, les jours du marché, les deux mains autour du gobelet en plastique en écoutant les éternelles plaintes du commerçant. L'herbe qui crisse gravement sous les chaussures. Les dégradés d'acier bleuté et de cendres blanchies qui ternissent le ciel des aquarelles de Turner. Les orteils qu'on retire des chaussettes, en les observant avec circonspection pour savoir s'ils sont toujours attachés au corps. Les dessins qu'on laisse en cachette sur les vitres et les miroirs grisés de condensation. Les draps froids et la couette épaisse, ultimes réconforts pour s'assurer qu'on est encore vivant, lorsque le corps les réchauffe et tisse un cocon pour la digestion. Le regard implorant qu'on lance sur le réveil, quelques heures plus tard, alors qu'il faut sortir le bras de ladite couette pour l'éteindre. Et la nuit, presque toujours la nuit, avec parfois ces nuances de gris qu'on appelle journée hivernale.
jeudi 24 janvier 2008
Archives d'Anjou

Les curieux pourront découvrir le sommaire de la revue et les autres articles sur
My blueberry nights

mardi 22 janvier 2008
Le temps des cathédrales
lundi 21 janvier 2008
Central blues
samedi 12 janvier 2008
Pandi Panda...
Plus léger... le sujet des pandas. Ils sont partout, du porte-clé à la casquette en passant par les pantoufles et les sucreries: Ying Ying, Le Le, Jia Jia et An An! Ce sont les vedettes d'Ocean Park, un vaste complexe d'attractions qui mêle manèges à sensations fortes, zoo et parcours vert pour les promenades dominicales. "L'ours-chat", en chinois, est une affaire sérieuse; on se presse pour l'admirer et l'animal est considéré comme une icône. Le gouvernement a choisi le panda comme mascotte des prochains Jeux Olympiques et les deux derniers spécimens arrivés à Hong Kong, le 1er juillet 2007, sont des cadeaux de Pékin pour fêter les 10 ans de la rétrocession...
La légende rapporte qu'il y a bien longtemps, les pandas étaient blancs. Ils vivaient avec les humains et partageaient avec eux certaines activités. Un jour, on annonça un deuil; les pandas s'y rendirent donc. Comme de coutume dans les campagnes chinoises, ils portaient des cendres dans leurs mains. A leur arrivée, ils s'aperçurent que c'était une petite fille qu'on enterrait. Ils pleurèrent beaucoup, séchèrent leurs larmes avec leurs poings pleins de cendres, se prirent dans les bras pour se consoler et, enfin, se bouchèrent les oreilles pour ne plus s'entendre gémir... Les traces de cendres restèrent à jamais.
Aujourd'hui, c'est de leur survie dont il est question. Les rapports scientifiques, plus prosaïques et plus pointus rendent régulièrement compte de l'état de santé de cet animal qui pourrait légitimement passé pour le plus crétin de toutes les espèces animales. En effet, l'évolution de l'espèce suit un curieux chemin; omnivores, les pandas sont peu à peu devenus insectivores puis, plus récemment, herbivores. Tout le contraire du cheminement habituel qui pousse à la diversification pour survivre. Le comble, c'est qu'ils ont jeté leur dévolu sur une espèce de bambou bien particulière (dont ils peuvent consommer jusqu'à 20kg par jour) qui fleurit tous les 60 ans et n'est pas comestible à cette période... C'est-à-dire cette année dans la plupart des régions.
Autre détail, ces charmants quadrupèdes rechignent à se reproduire. Les zoos tentent par tous les moyens, y compris les plus insolites, de les stimuler; on les protège dans les grands parcs nationaux pour favoriser la pérennité de l'espèce... mais rien n'y fait. La population décline lentement du fait de son apathie.
La légende rapporte qu'il y a bien longtemps, les pandas étaient blancs. Ils vivaient avec les humains et partageaient avec eux certaines activités. Un jour, on annonça un deuil; les pandas s'y rendirent donc. Comme de coutume dans les campagnes chinoises, ils portaient des cendres dans leurs mains. A leur arrivée, ils s'aperçurent que c'était une petite fille qu'on enterrait. Ils pleurèrent beaucoup, séchèrent leurs larmes avec leurs poings pleins de cendres, se prirent dans les bras pour se consoler et, enfin, se bouchèrent les oreilles pour ne plus s'entendre gémir... Les traces de cendres restèrent à jamais.
Aujourd'hui, c'est de leur survie dont il est question. Les rapports scientifiques, plus prosaïques et plus pointus rendent régulièrement compte de l'état de santé de cet animal qui pourrait légitimement passé pour le plus crétin de toutes les espèces animales. En effet, l'évolution de l'espèce suit un curieux chemin; omnivores, les pandas sont peu à peu devenus insectivores puis, plus récemment, herbivores. Tout le contraire du cheminement habituel qui pousse à la diversification pour survivre. Le comble, c'est qu'ils ont jeté leur dévolu sur une espèce de bambou bien particulière (dont ils peuvent consommer jusqu'à 20kg par jour) qui fleurit tous les 60 ans et n'est pas comestible à cette période... C'est-à-dire cette année dans la plupart des régions.
Autre détail, ces charmants quadrupèdes rechignent à se reproduire. Les zoos tentent par tous les moyens, y compris les plus insolites, de les stimuler; on les protège dans les grands parcs nationaux pour favoriser la pérennité de l'espèce... mais rien n'y fait. La population décline lentement du fait de son apathie.
Falun Gong
Le Falun Gong est un mouvement spirituel chinois, fondé en 1992 par Li Hongzhi. Plus exactement, c'est un qigong (un travail du souffle) et un art énergétique rattaché à la médecine traditionnelle. Cette organisation mêle donc des notions de taoïsme et de bouddhisme pour aider au développement personnel. Les trois valeurs clés sont l'authenticité, la bienveillance et l'endurance. Rien de bien méchant jusque là. Rapidement cependant, beaucoup d'opposants au régime et de Chinois à la recherche d'une nouvelle forme d'épanouissement ou d'expression s'y sont engouffrés. En 1999, le Falun Gong comptait peu ou prou 70 millions de membres et faisait concurrence au Parti Communiste en tant qu'organisation sociale. Le gouvernement a donc accusé le mouvement d'être une secte, hérétique de surcroit. Pour caricaturer du point de vue occidental, c'est comme si une association de yoga devenait une menace pour l'existence de l'UMP...
Avec les années, l'affaire est devenue un inextricable sac de noeud. Ils seraient selon eux 200 millions ou 2 millions selon le PCC. Il n'y a qu'un maître et pas de hiérarchie selon eux ou une organisation très structurée selon le PCC. C'est une pratique libre, gratuite et publique selon le fondateur alors que le PCC l'accuse de cacher complots, enrôlement mental et financier. Les membres parlent de "nature du coeur et de l'esprit" et le PCC les accuse de croire à des extra-terrestres aux pouvoirs supra-normaux. De simple mouvement spirituel, le Falung Gong est devenu organisation politique et sociale, refuge des opposants. Le journal Da Ji Yuan est une tribune pour les dissidents et la résistance a beau être pacifique, elle se fait avec des moyens modernes et offensifs (sites Internet, piratages de chaines régionales, etc.). L'un des combats actuels n'est rien de moins que la dissolution du PCC!
Hong Kong est un refuge pour cette organisation, maintenant persécutée et sévèrement réprimée en Chine Populaire. C'est encore une illustration des contrastes de ce qu'on appelle la Special Administrative Region. Nous sommes en Chine mais pas tout à fait; on peut user ici de droits qui sont interdits sur le continent. Le mouvement Falun Gong l'a bien compris puisque l'île est un avant-poste pour rendre son combat public.
jeudi 10 janvier 2008
Plongée de nuit
La lumière balaye un sol sablonneux. De ci de là, un poisson s'agite, s'enfuit ou, au contraire, vient surveiller quelle est cette étrange source de clarté. Les couleurs sont différentes, les sensations plus aiguës mais aussi plus oppressantes; l'immensité est réduite à un bien maigre faisceau lumineux. Même le silence se charge d'une pesanteur différente; nos expirations régulières, seuls sons véritablement audibles, en deviennent inconvenantes...
Éteindre la torche et regarder le néant dans l'apesanteur de l'eau est une autre expérience inoubliable. C'est aussi l'occasion de se livrer à une observation amusante: en agitant rapidement les mains dans le vide... le plancton devient luminescent! Un nuage éphémère de minuscules lucioles aquatiques s'ajoute à l'onirisme du spectacle.
Et soudain, le sol se dérobe à notre vue, le pinceau de lumière se perd dans l'encre. Une falaise s'enfonce dans les profondeurs; c'est un magnifique tombant... surpeuplé! Faune et flore s'agitent en tout sens. Un léger courant nous entraîne le long de ce panorama; en adoptant la position du ludion (qui procure équilibre et stabilité) c'est comme si nous nous engoncions dans de confortables fauteuils. Le paysage défile à un rythme paisible et nos lumières embrasent des tableaux naturels où tortues, crabes, poissons clowns et autres portes-enseignes jouent et maraudent au milieu d'anémones multicolores et de coraux aux ombres devenues démesurées.
mercredi 9 janvier 2008
Wanted...
La sirène des tropiques
Moalboal - Cebu
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