dimanche 16 décembre 2007

Bienvenue à Gattaca

Le passé dans une rue et puis, plus loin, le futur. Comme dans un roman de science-fiction ou d'anticipation, des couloirs aseptisés développent leur chemin de verre, de métal et de plastique sur des kilomètres, de shopping mall en bureaux d'affaires. Vers 17h, des foules pressées d'automates s'affairent selon un circuit bien établi.

Tradition religieuse

Au coin d'une rue, au détour d'un gratte-ciel, le bouddhisme n'est jamais loin. Nombreuses sont les anecdotes architecturales qui attestent d'une très forte présence du phénomène religieux dans la vie de tous jours, même discrètement. Les superstitions issues de la religion ou des modes de vie traditionnels (feng shui) jouent un rôle parfois étonnant dans la ville des finances et de la technologie. Ce devrait l'objet d'un post très prochainement... le temps de réunir un peu plus de documentation sur le sujet. Encore une fois, c'est l'occasion de s'étonner du mélange des genres à Hong Kong.

vendredi 14 décembre 2007

The Warlords

Une nouvelle critique sur http://www.hkcinemagic.com. L’Empire de Chine agonise. Le dernier quart du XIXe siècle est marqué par la décadence de la dynastie mandchoue des Qing... De toutes puissantes armées, tour à tour rivales ou alliées, s’opposent constamment tandis que le peuple s’enfonce dans la misère et la famine. Les stratagèmes de la cour impériale autour de l’impératrice douairière Cixi sont bien loin de la réalité, dure et crue. Dans ce contexte, le hasard des conflits unit trois hommes qui se jurent fidélité : le général Pang, déchu de l’armée impériale (Jet Li), Er-Hu, un chef de village meurtri par la misère de son peuple (Andy Lau) et Zhang, son fidèle et jeune bras droit (Kaneshiro Takeshi). Le pacte scellé dans le sang se transforme rapidement en une échappée guerrière suicidaire, en une fuite en avant contre la fatalité.
http://www.hkcinemagic.com/fr/express.asp?fid=9470

mercredi 12 décembre 2007

Cheung Chau 2

Fin de journée sur Cheung Chau. Les corps ont travaillé et les maillots sèchent sous les derniers rayons. L'ombre avance sur cette nature morte paisible. Et puis sous l'effet de quelques fantaisies du vent, le tableau s'agite en une chorégraphie maladroite; les tissus se tordent dans un dernier effort pour quitter leur emprise avant la nuit.

Cheung Chau 1

Central... ses buildings, ses magasins de luxe, ses banques, ses taxis et toute la tourmente affairée propre aux grandes villes développées. Quarante minutes de bateau plus loin, c'est un autre monde. Cheung Chau est une petite île satellite de 30 000 habitants, avec de vieilles maisons un peu délabrées, des jardins, du linge aux fenêtres et des chats qui dorment dans la rue. Et surtout, pas une voiture... au large et dans le port, quelques bateaux font tousser le diesel mais sur terre, c'est la valse des vélos.

All the King's men

Les rues de Hong Kong ont récemment vu fleurir un nouveau type d'affichage. Jusqu'au 5 décembre dernier, la campagne électorale battait son plein. Des banderoles se sont déroulées ici et là pour vanter les mérites de tel ou tel candidat pour ce qui constituait la deuxième by-election depuis la rétrocession. Un suffrage d'ailleurs précipité par la mort du président du conseil législatif de la ville le 8 août dernier. La jeune cité-État, libérée de la tutelle britannique pour passer sous la houlette chinoise, découvre encore les joies d'une démocratie contrôlée. L'enjeu premier est la lutte entre les libéraux défenseurs de la démocratie à l'occidentale et les représentants de Pékin.
Pendant plus de trois semaines, nous avons pu juger de la finesse et/ou de la dextérité du mouvement de main des candidats. Tous les matins, ces derniers se postaient sur le haut de Wong Nai Chung gap road, grosse artère qui relie le Southern district résidentiel à Central et Causeway bay... Sur ce lieu stratégique, saturé de pollution quand semble passer la moitié de Hong Kong en quelques heures, ils étaient là, captant les regards endormis des automobilistes et de leurs passagers à grand renfort de sourires figés et de mains gigotantes. Lequel d'entre eux a remporté un cancer des poumons en premier? Nul ne le sait encore mais, quoi qu'il en soit, un matin, il n'en restait plus qu'un. Grisé... non par les pots d'échappement mais par la victoire.

mardi 11 décembre 2007

Star ferry

Pour rester dans le domaine maritime, il serait dommage de passer à côté du Star ferry, véritable icône de Hong Kong pour la plupart des autochtones et passage obligé des touristes. De nombreux films ont comme toile de fond ses quais ou ses navires.
Fondée en 1898, la compagnie reliait à l'origine l'île de Hong Kong et Kowloon (donc le continent). Les deux premiers bateaux se nommaient le Morning Star et le Evening Star... en hommage à un poème d'Alfred Tennyson qui commence ainsi: "Sunset and evening star, and one clear call for me!". Douze bateaux sont aujourd'hui en service sur la ligne historique, le plus ancien date de 1956.
Pour se convaincre de l'importance du Star ferry dans les mentalités hongkongaises, deux événements: en 1966, les autorités augmentent le prix du ticket de 5 cents, soit 25%. La mesure est le reflet du malaise économique de l'époque et pour beaucoup, c'est trop! Un étudiant entame alors une grève de la faim sur Edinburgh place, face au quai principal. Son arrestation entraîne les célèbres émeutes d'avril 1966.
Quarante ans plus tard, en novembre 2006, il est décidé de détruire ce fameux quai pour placer de nouveaux aménagements... Tollé dans le milieu associatif et politique! Une vague de protestation déferle sur les autorités en place, allant des témoignages écrits sentimentaux à la violente manifestation en passant par de nouvelles grèves de la faim, en vain. La tour et son horloge (le mécanisme était signé par l'auteur de celle de Big Ben) sont détruites en décembre 2006. C'était il y a tout juste un an... Le nouveau quai, installé 300 mètres plus loin, est une maigre consolation et, surtout, une pâle copie stylistique qui ne ravit plus le cœur des Hongkongais.

Kwai Tsing terminals

Pas de marins qui chantent, ni de marins qui pleurent... ou alors, pas dans les parages de cet univers de géants métalliques rigoureusement alignés. La crasse et la gouaille des grands ports sont un cliché qui n'est pas (plus) de mise à Hong Kong.
Informatisés, organisés, comptabilisés, aménagés et rangés sans trêve, neuf terminaux pour conteneurs se succèdent. Chacun est doté de 24 emplacements pour les cargos de gros tonnages. Sachant qu'un porte-conteneurs peut transporter en moyenne 2300 EVP (Équivalent Vingt Pieds, unité de mesure pour évoquer les conteneurs) et que le port de Hong Kong traite plus de 18 millions d'EVP par an, ce sont près de 8000 mastodontes qui arpentent les eaux de Hong Kong sur une année, soit plus de 20 par jour pour ne parler que des plus impressionnants. La flotte mondiale des navires de ce type est estimée à environ 4000 bâtiments.
La logistique est réglée comme du papier à musique et les autorités se vantent de pouvoir "traiter" un bateau en une dizaine d'heures. Avec ses installations les plus récentes et la recrudescence du trafic en Asie, le port Kwai Tsing est aujourd'hui le troisième au monde, derrière Singapour et Shanghaï, devant Rotterdam...

jeudi 6 décembre 2007

Mad detective

Une nouvelle critique sur http://www.hkcinemagic.com. Peu de temps après le triptyque de Triangle, Johnnie To est de nouveau à l'honneur en collaboration avec Ka Fai Wai. Mad detective est une comédie policière déjantée, servie par un Lau Ching Wan hallucinant. L'inspecteur Bun excelle dans son métier mais il est notoirement fou à lier. Lorsqu'un brigand aux troubles de la personnalité multiple croise son chemin, la rencontre est explosive.
http://www.hkcinemagic.com/fr/express.asp?fid=9937

dimanche 2 décembre 2007

Bird market

Au rayon des passions asiatiques dévorantes, il y a les oiseaux. Les merles siffleurs et les inséparables colorés, les mainates moqueurs, les cacatoès au sale caractère et autres perroquets chatoyants... Tout ce petit monde à plumes se trouve en cage dans une ruelle de Mongkok, le bird market. C'est un passage un peu à l'écart et surélevé, entouré de verdure. Le bruit des voitures et les sons de la ville s'effacent pour laisser place à la cacophonie des oiseaux. Le soir, chacun reprend sa place dans des magasins rangés avec précision. Peu à peu, les cris, roucoulements et pépiements s'estompent. Les appels se font moins pressants d'une cage à l'autre. Quelques téméraires s'aventurent encore à espérer une réponse qui ne vient pas. Puis cet univers s'endort dans le silence, couvert de toiles blanches.