D'aucuns diront que, 21 heures, cela laisse du temps pour refaire le monde... Là, c'est le monde qui se refait devant nous. Très vite, le train s'éloigne de toute trace de civilisation et le spectacle donné est à couper le souffle. Les processus géologiques s'accélèrent et des millions d'années défilent; les montagnes se forment et se déforment, les vallées se creusent et se remplissent, sur le rythme saccadé du train... Instants volés au Temps, quelques clichés fugitifs attestent bien mal de l'ampleur.
La nuit tombe alors que nous croisons une scène bien étrange. Devant les rails, le train croise un militaire au garde à vous... au milieu de nulle part; fruit de l'imagination sans doute. Une minute plus tard: même scène surréaliste d'un planton casqué, arme sur l'épaule devant une guérite minuscule. Ainsi, pendant une quinzaine de minutes au crépuscule, à intervalle régulier, nous avons croisé ces militaires qui gardaient le désert et quelques montagnes un peu plus loin... et sûrement autre chose.
Un livre plus tard (l'errance de "L'alchimiste" de Paulo Coelho était parfaite à lire d'une traite dans ce contexte de traversée du désert), le jour se lève sur ces paysages de l'origine du monde, et quelques heures plus tard, enfin, nous arrivons à Kashgar!
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