jeudi 28 août 2008

Tonari no Totoro!

Les mangas ne sont pas seulement l'affaire des enfants. Il en va de même pour l'anime, le dessin animé japonais. C'est un art qui possède ses lettres de noblesse et qui ne connait pas la condescendance des adultes, comme ce peut être le cas en Occident. Au Japon, certaines de ces réalisations dessinées battent des records d'affluence. Au moment où Titanic explosait dans les box office du monde entier, l'excellent Princesse Mononoké coulait de bien loin le géant américain sur l'archipel nippon...
Ce film est l'œuvre des studios Ghibli, sûrement pas les plus productifs au Japon mais de loin les plus talentueux. Fondateur de cette entreprise à dessiner du rêve, Hayao Miyazaki est un créateur brillant, un poète écolo à la conscience aussi aiguisée que ses crayons. On lui doit les films les plus connus de Ghibli tels Le chateau dans le ciel, Kiki la petite sorcière, Porco Rosso, Le voyage de Chihiro ou Le Chateau ambulant. Il est aussi le réalisateur, en 1988, du film qui révèle l'esprit et les performances formelles du studio: Mon voisin Totoro, une fable bucolique et enfantine qui distille avec bonheur l'amour de la nature. L'esprit de la forêt, héros du film, est devenu une véritable icone pour les enfants japonais (pour en savoir plus).
Il serait justice de parler également de Isao Takahata dont le Tombeau des lucioles, émouvant périple de deux enfants pendant la Seconde guerre mondiale, n'est en revanche pas à mettre entre les mains des plus jeunes. Sa chronique sociale Mes voisins les Yamada est une amusante introduction à la vie quotidienne des Japonais.
En 23 ans d'existence, Ghibli a fait preuve d'une grande diversité de style et d'une étonnante richesse dans les thèmes abordés. Les oeuvres de ces studios sont des références solides et même des sources d'inspiration voire de plagiat. Le château dans le ciel a été pillé de manière éhontée par les studios Disney, en le vidant au passage de sa substance, pour livrer le médiocre Atlantis.
Tout l'univers de Ghibli est dans un petit musée en périphérie de Tokyo, à Mitaka; c'est un village avalé dans le tentaculaire tissu urbain de la capitale. Le choix de ce lieu n'est pas anodin, car le musée a pu s'installer dans un parc et, surtout, parce que la municipalité est à la pointe en matière d'environnement et de politique écologique. Ce n'est donc pas un hasard si Miyazaki a dessiné le nouveau blason de la ville...
Pour en savoir plus sur les studios Ghibli: ici ou .

1 commentaire:

Bui Doi a dit…

Salut a toi, O Nippophile invetere ! (A croire que tu y habites, d'ailleurs... HK n'a-t-il aucun interet ?)...

Juste pour souligner que le film Hotaru no Haka, inspire du roman eponyme de Akiyuki Nosaka, raconte un episode autobiographique de l'auteur, qui a perdu sa petite soeur dans ces circontances-la...
N'oublie pas, en tout cas, de poursuivre tes notes sur le travail magnifique de Oshii Mamoru et Kon Satoshi (dont "Tokyo Godfathers" est, a mon avis, l'un des meilleurs anime produit ces dix dernieres annees...)