mercredi 30 avril 2008
Himeyama-jô
samedi 26 avril 2008
Dragons
mercredi 23 avril 2008
Cérémonie du thé
Traduction : « La cérémonie du thé requiert des années d’entraînement et de pratique… bien que l’ensemble de cet art, comme ses détails, ne signifie pas plus que faire et servir une tasse de thé. La chose la plus importante consiste à ce que l’acte soit réalisé de la manière la plus parfaite, la plus polie, la plus gracieuse et la plus charmante possible. »
Entrer dans les détails, ce serait briser la poésie du moment. Le thé est érigé en religion et le chanoyu est sa liturgie. La gestuelle est belle et précise, elle ne varie que si l'école à laquelle appartient le praticien l'y autorise. Le bois confine, les tatamis apaisent et une fleur savamment posée répond à un idéogramme, seul, dessiné sur le mur. Tout respire d'une complexe simplicité. Dans cette atmosphère douce et tamisée, le silence s'impose comme la seule réponse décente.
Au passage, c'est l'occasion de s'intéresser à l'écrivain journaliste Lafcadio Hearn, Irlandais né en Grèce, ayant vécu en France et aux Etats-Unis et naturalisé Japonais... Un auteur malheureusement méconnu parmi les intellectuels voyageurs du XIXe siècle mais dont la vie riche et mouvementée est absolument passionnante...
Au passage, c'est l'occasion de s'intéresser à l'écrivain journaliste Lafcadio Hearn, Irlandais né en Grèce, ayant vécu en France et aux Etats-Unis et naturalisé Japonais... Un auteur malheureusement méconnu parmi les intellectuels voyageurs du XIXe siècle mais dont la vie riche et mouvementée est absolument passionnante...
Japonisme et franponais
Environ 6,5 millions d'étrangers passent au Japon chaque année... C'est relativement peu. Pour comparer, 80 millions de visiteurs ont arpenté la France en 2007 et 15 millions ont parcouru la Thaïlande. Sur les dix premiers pays à fréquenter le Japon, six sont asiatiques (Chine, Taiwan, Corée, Hong Kong, etc.) et les quatre autres sont anglo-saxons (Etats-Unis, Australie, Royaume-Uni...). L'Europe est donc très faiblement représentée dans les statistiques du tourisme nippon.
Et pourtant... le pays du soleil levant est bien ancré dans les esprits européens; bien plus et bien mieux que dans les consciences bovines de certains visiteurs sexagénaires, venus trainer en troupeaux bruyants, leurs comptes en banque et leur ignorance crasse. De aïkido à zen en passant par geisha, sumotori, kimono, samouraï et sushi... mais aussi shinkansen, shinto, origami, hara-kiri, sake, manga, sakura et autres Totoro, Meiji, Astroboy... le Japon brasse myriades de rêves orientaux, d'images plus ou moins déformées. Ce sont des notions profondes, des loisirs créatifs, des traditions ancestrales ou des habitudes de civilisation, des traits culturels. C'est la preuve d'une identité forte et ancienne dans laquelle les vieilles puissances européennes trouvent un écho. Car cette empreinte souvent phantasmée n'est pas récente. Au XVIe siècle, François-Xavier et quelques missionnaires jésuites avaient déjà pu s'étonner de l'inertie de la civilisation nippone. Au XIXe siècle, alors que les colonies sont culturellement méprisées et la valeur de leurs civilisations presque ignorée, on apprend à découvrir cet étrange Empire replié sur lui-même. Au début du XXe siècle, le japonisme est à la mode, particulièrement en France, grâce aux influents collectionneurs d'art (Guimet, Clemenceau...) et des artistes inspirés par la pureté des styles (Monet, Klimt...). Encore aujourd'hui donc, peu d'Européens parcourent le pays mais tout le monde garde un coin de Japon dans sa tête.
Et les Japonais le rendent bien. De discussions en observations, l'occupation américaine après la Seconde guerre mondiale semble finalement avoir laissé peu de traces dans la culture nippone. Peu si l'on compare à l'admiration que suscite l'histoire et les civilisations européennes et, disons-le, tout spécialement la France. Les œuvres d'art européen, parmi les plus belles, de la fin du XIXe jusqu'à la moitié du XXe, sont au Japon; dans les dizaines de musées qui regorgent de trésors (cf. musée Ohara à Kurashiki). Dans les rues, il est difficilement possible de faire quelques centaines de mètres sans lire l'accroche d'un magasin en français. Quelques mots suffisent à donner une idée de luxe ou de prestige... quitte à ce que les mots en question, bizarrement associés, ne veuillent rien dire du tout! Ce site recense de nombreux exemples désopilants de "franponais":
http://npu4.free.fr/dotclear/index.php?Les-enseignes
A tel point que l'ambassade de France à Tokyo a ouvert un service à l'attention des Japonais pour, entre autres, corriger leurs noms de boutiques et les aider à mieux baptiser leurs échoppes... Vestige de la France éternelle de De Gaulle? Quoi qu'il en soit, être Français est encore perçu comme valorisant sur l'archipel nippon...
Et pourtant... le pays du soleil levant est bien ancré dans les esprits européens; bien plus et bien mieux que dans les consciences bovines de certains visiteurs sexagénaires, venus trainer en troupeaux bruyants, leurs comptes en banque et leur ignorance crasse. De aïkido à zen en passant par geisha, sumotori, kimono, samouraï et sushi... mais aussi shinkansen, shinto, origami, hara-kiri, sake, manga, sakura et autres Totoro, Meiji, Astroboy... le Japon brasse myriades de rêves orientaux, d'images plus ou moins déformées. Ce sont des notions profondes, des loisirs créatifs, des traditions ancestrales ou des habitudes de civilisation, des traits culturels. C'est la preuve d'une identité forte et ancienne dans laquelle les vieilles puissances européennes trouvent un écho. Car cette empreinte souvent phantasmée n'est pas récente. Au XVIe siècle, François-Xavier et quelques missionnaires jésuites avaient déjà pu s'étonner de l'inertie de la civilisation nippone. Au XIXe siècle, alors que les colonies sont culturellement méprisées et la valeur de leurs civilisations presque ignorée, on apprend à découvrir cet étrange Empire replié sur lui-même. Au début du XXe siècle, le japonisme est à la mode, particulièrement en France, grâce aux influents collectionneurs d'art (Guimet, Clemenceau...) et des artistes inspirés par la pureté des styles (Monet, Klimt...). Encore aujourd'hui donc, peu d'Européens parcourent le pays mais tout le monde garde un coin de Japon dans sa tête.
Et les Japonais le rendent bien. De discussions en observations, l'occupation américaine après la Seconde guerre mondiale semble finalement avoir laissé peu de traces dans la culture nippone. Peu si l'on compare à l'admiration que suscite l'histoire et les civilisations européennes et, disons-le, tout spécialement la France. Les œuvres d'art européen, parmi les plus belles, de la fin du XIXe jusqu'à la moitié du XXe, sont au Japon; dans les dizaines de musées qui regorgent de trésors (cf. musée Ohara à Kurashiki). Dans les rues, il est difficilement possible de faire quelques centaines de mètres sans lire l'accroche d'un magasin en français. Quelques mots suffisent à donner une idée de luxe ou de prestige... quitte à ce que les mots en question, bizarrement associés, ne veuillent rien dire du tout! Ce site recense de nombreux exemples désopilants de "franponais":
http://npu4.free.fr/dotclear/index.php?Les-enseignes
A tel point que l'ambassade de France à Tokyo a ouvert un service à l'attention des Japonais pour, entre autres, corriger leurs noms de boutiques et les aider à mieux baptiser leurs échoppes... Vestige de la France éternelle de De Gaulle? Quoi qu'il en soit, être Français est encore perçu comme valorisant sur l'archipel nippon...
lundi 21 avril 2008
Hanami 3
Hanami 2
Hanami 1
dimanche 20 avril 2008
Sakura zensen
Chaque jour, les bulletins météo suivent la progression de la floraison des cerisiers; vers fin janvier à Okinawa, fin mars à Kyoto puis début avril à Tokyo avant l'ascension vers Hokkaido. C'est le sakura zensen, "le front de la floraison"; les Japonais y sont extrêmement sensibles. Certains arbres parmi les plus vénérables sont clôturés pour l'occasion comme on encadre une œuvre d'art.
Dans un élan d'inspiration, l'étudiante arrête son vélo, dégaine son portable et photographie un jeune bourgeon. La crèche amène les enfants jouer sous les arbres. Les photographes amateurs déploient un matériel impressionnant et s'attroupent, parfois pendant des heures, pour saisir le cliché absolu d'une jeune fleur. Le peintre contemple le flou d'un coup de vent gracieux qui emporte les premiers pétales. Deux promeneuses commentent et comparent avec émotion l'évolution de deux espèces différentes. Le pays tout entier vibre de cette poésie urbaine.
Dans un élan d'inspiration, l'étudiante arrête son vélo, dégaine son portable et photographie un jeune bourgeon. La crèche amène les enfants jouer sous les arbres. Les photographes amateurs déploient un matériel impressionnant et s'attroupent, parfois pendant des heures, pour saisir le cliché absolu d'une jeune fleur. Le peintre contemple le flou d'un coup de vent gracieux qui emporte les premiers pétales. Deux promeneuses commentent et comparent avec émotion l'évolution de deux espèces différentes. Le pays tout entier vibre de cette poésie urbaine.
Sakura
Idéal de beauté éphémère, la fleur du cerisier est admirée et chantée depuis des siècles. Au sortir de l'hiver, les villes paradent pour le retour des beaux jours et les campagnes se transforment en tableaux impressionnistes. C'est un éclairage fulgurant, de blanc et de rose, qui se disperse rapidement dans le vent. Les fleurs apparaissent avant les feuilles et vêtent totalement les arbres.
Il existe de très nombreux cultivars de sakura (variétés obtenues en culture). Celle préférée des Japonais, dit-on, est la somei yoshino (photo 1) dont le centre rose s'ouvre sur la pureté blanche de la couronne. Le shiradezakura est un cerisier pleureur... d'où les fleurs tombent en cascade (photo 3). Le yaezakura (photo 2), d'un rose intense, possède plus de cinq pétales; il est le plus apte à porter les vœux que l'on ficèle sur de petits rubans de papiers.
Pas un parc, pas une rue, pas un temple sans sakura... c'est surement, et par dessus tout, le plus bel emblème du pays et le miroir de sa religion shintô. Beauté, intensité et éphémère.
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