mardi 17 avril 2007

Phnom Penh monumentale

Fâché que je suis de voir des reportages misérabilistes sur le Cambodge, j'aimerais mettre mon grain de sel sur ce que peut aussi représenter ce pays. Oui, il souffre, oui la misère existe. La dénoncer à tout rompre, et de manière tendancieuse bien souvent, sans montrer ce qui donne espoir ou fierté, c'est humilier une nation entière. Certaines ONG et quelques journalistes apprécient les missions au Cambodge pour faire la chasse aux subventions ou du sensationnalisme facile... Récemment, à l'occasion de la journée de l'enfance, TV5 nous a gratifié d'un accablant reportage sur la pédophilie au Cambodge. Le journaliste s'est mis considérablement en danger en se baladant sur le quai Sisowath (les Champs-Elysées de Phnom Penh...); il interroge des enfants des rues, en caméra caché pour insister sur le caractère exceptionnel de la révélation à venir... Les bambins, paniers de livres et bouquets de fleurs à la main le harcèle de "you buy flowers?" et hop! nous y sommes, ce sont des prostitués! Évidemment, le maquereau n'est pas loin. La caméra se tourne alors vers un pauvre moto-dop (moto taxi...) qui attend un hypothétique client et ce dernier passe alors pour l'infâme esclavagiste. Affligeante démonstration mensongère qui ne tient compte ni des réalités d'un pays en voie de développement ni des efforts ou des solutions envisagées et entreprises. Pire, la vérité sordide, qui est indéniable, est enrobée et contournée...
Le précédent post présentait des moines, des jeunes et des travailleurs et non pas de pauvres estropiés ou des enfants en haillons... Ici, non pas des bidonvilles mais les vestiges d'une histoire riche et belle... un palais royal, un musée national et des trésors d'architectures inattendus. Ce n'est pas un pied de nez à la pauvreté, juste une salutaire nuance pour éviter de tomber dans une forme de mondialisme statique qui s'ingénie à trouver la pauvreté attachante à force de l'exhiber...

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