vendredi 19 mars 2010

Les grottes aux mille Bouddhas de Kizil

Dans les montagnes, à quelques 70 kilomètres de Kucha, se trouvent encore quelques grottes "aux 1000 bouddhas". Du moins ce qu'il en reste... car comme partout ailleurs dans le Xinjiang, ces marques de dévotions religieuses ont été défigurées par les musulmans vers le XVe siècle, ces trésors archéologiques ont été pillés par les Européens au XIXe... et, surtout, ces signes d'un passé corrompu ont été vandalisé par la Révolution culturelle. Curieusement, la jeune gardienne de l'endroit, une Chinoise qui ouvre l'accès aux grottes encore visibles et récite sagement le laïus officiel qui doit normalement lui donner le titre de guide, ne fait aucunement mention du troisième phénomène. A une question un peu perfide de ma part, en montrant quelques coups de pioches sur les fresques, elle répond avec une évidente sincérité: "destruction by the time".
Il n'empêche, sur le peu qu'il est donné à voir, de merveilleuses pages d'histoire sont dessinées. Ce n'est pas seulement un témoignage religieux qui subsiste ici, mais la preuve des contacts artistiques entre l'Orient et l'Occident, bien avant Marco Polo et les découvertes des grandes routes commerciales maritimes. L'influence perse et indienne domine, (on trouve des représentations stylisées du soleil qui ne sont pas sans évoquées Mazda et un Dieu-oiseau qui ressemble au Garuda hindou) mais plus étonnant encore est l'héritage grec dans le style même de ces fresques (et avec un Apollon perdu sur son char solaire...).

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