lundi 21 septembre 2009

Dupleix - Pondichéry

Les yeux sur le rivage, scrutant le front de mer à l'écart du centre, Joseph François Dupleix est encore aujourd'hui isolé. C'est toute l'histoire de sa vie; où le goût amer de l'ignorance a triomphé des rêves visionnaires de cet homme. Aventurier dans l'âme, il s'engage au service de la compagnie française des Indes orientales en 1715. Homme d'affaires habile, il gravit rapidement les échelons de la société; diplomate adroit et stratège accompli, il offre à la France une excellente gestion des comptoirs indiens, en tenant tête à la puissance anglaise.
Ses succès lointains ne suffisent pas à forger l'image qu'il mérite, et lui attirent quelques jalousies. Des rapports tronqués, voire mensongers, poussent le roi Louis XV à révoquer Dupleix après 35 ans de bons et loyaux services. La suite est une terrible descente aux enfers, pour les possessions françaises en Inde comme pour l'administrateur déchu. Les Anglais ont le champ libre et la France ne conserve que des bribes des ambitions de Dupleix... L'homme est ruiné et bafoué. Il meurt en 1763 sur ce douloureux constat:
“J’ai sacrifié ma jeunesse, ma fortune, ma vie, pour enrichir ma nation en Asie. D’infortunés amis, de trop faibles parents consacrèrent leurs biens au succès de mes projets. Ils sont maintenant dans la misère et le besoin. Je me suis soumis à toutes les formes judiciaires, j’ai demandé contre le dernier créancier ce qui m’est dû. Mes services sont traités de fables, je suis traité comme l’être le plus vil du genre humain. Je suis dans la plus déplorable indigence. La petite propriété qui me rentait vient d’être saisie. Je suis contraint de demander une sentence de délai pour éviter d’être traîné en prison.”

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