"Aucun pays ne s'est jamais élevé sans s'être purifié au feu de la souffrance", Gandhi.
lundi 26 octobre 2009
Soirée électorale - Madras
dimanche 25 octobre 2009
samedi 24 octobre 2009
Saint Thomas - Madras
vendredi 23 octobre 2009
Star academy - Madras
jeudi 22 octobre 2009
Manèges de plage - Madras
mercredi 21 octobre 2009
mardi 20 octobre 2009
lundi 19 octobre 2009
Plage foraine - Madras
dimanche 18 octobre 2009
samedi 17 octobre 2009
Parcours colonial 2 - Madras
vendredi 16 octobre 2009
mercredi 14 octobre 2009
Les cinq rathas - Mahâbalipuram
mardi 13 octobre 2009
Bas reliefs - Mahâbalipuram
lundi 12 octobre 2009
Mahâbalipuram
dimanche 11 octobre 2009
Auroville et la clique d'Aurobindo
Auroville a été fondée en 1968 par les disciples de Mirra Richard, compagne du philosophe indien Sri Aurobindo (décédé en 1950); c'est un "lieu de vie communautaire universelle" où les hommes vivent en paix et en harmonie... Il s'agit donc d'une fondation aux objectifs respectables, aux messages de paix et d'amour qui ne sauraient être critiqués sur le fond; mais c'est aussi un lieu aux dérives sectaires douteuses, hanté par une agaçante opacité.
Mirra Richard est devenue La Mère. Au-delà des déclarations d'ouverture et de tolérance officiellement prônées, c'est bel et bien un culte de sa personnalité qui est pratiqué ici, à chaque instant. D'ailleurs, ce fameux Matrimandir, construit en 1972, ne signifie rien d'autre que Temple de la Mère; et malgré les messages qui martèlent qu'Auroville est la cité de l'Aurore, on est tenté de penser qu'il s'agit d'abord de la ville posthume d'Aurobindo...
Bien loin des discours utopistes sur un monde meilleur, dégagé des contingences financières de nos viles sociétés, Auroville est totalement déconnectée de la société indienne. Il est donc étrange de traverser, à quelques kilomètres de là, misère et précarité, inhérentes à ce pays en développement, pour entrer soudainement dans ce petit Eden bien-pensant, fier de son confort et de ses intentions.
Les étrangers représentent évidemment la majorité des habitants. Pour être résident, il est nécessaire de posséder une somme suffisante pour vivre pendant un an sans être rémunéré par son travail, exigence bien évidemment à la portée du premier roturier... Enfin, il est étonnant de constater, au regard de l'architecture des différentes habitations qu'il est donné d'entrevoir, que cette société égalitaire a reproduit en son sein des distinctions sociales assez flagrantes. Ce délire urbain est un parc d'attraction de longue durée pour Occidentaux en mal de bien-être; c'est un microcosme d'ermites bourgeois nageant dans les contresens, une aristocratie hippie qui baigne dans de gentilles hypocrisies.
Un développement harmonieux, en communion avec les éléments... C'est sûrement pour cette raison qu'en pleine saison sèche, la pelouse autour de la sphère maternelle est arrosée l'après-midi, verdoyante comme une prairie normande alors que les paysages alentours ne reflètent que l'ocre et les jaunes de la sécheresse. Le développement durable est une notion inventée en 1987, c'est vrai...
Il est tout de même juste de noter que ces opulents doux rêveurs ne font en apparence rien de mal, et qu'on ne peut guère leur reprocher de pratiquer le prosélytisme. Il n'en n'est pas de même avec l'héritage de Sri Aurobindo à Pondichéry: le fameux ashram. Aujourd'hui, les deux entités semblent bien séparées, et suivent des chemins différents. On peut se méfier des mystères d'Auroville et prendre avec recul les contestables choix de vie derrière le généreux message, mais les Aurobindiens de Pondichéry, eux, constituent une menace bien plus réelle.
Les écrits de celui qui fut l'un des premiers indépendantistes indiens, avant de devenir un spiritualiste à la plume alerte, servent maintenant de fonds de commerce à une industrie mystique. Il n'est pas question de remettre en cause les vertus de Sri Aurobindo, mort il y a plus d'un demi-siècle et dont les idées, bien que critiquables, méritent le respect du aux grands intellectuels. Il n'est pas non plus question de remettre en cause le principe des ashrams et l'existence des gourous: ce serait caricaturer un phénomène culturel indien déjà galvaudé par des décennies de délires occidentaux. Ce qu'est devenu l'héritage "aurobindien", et la structure actuelle de la secte sont en revanche inquiétants. Des sommes d'argent extraordinaires sont brassées au nom de la spiritualité, et les populations dans le besoin ne reçoivent qu'un vernis, une façade bienséante... suffisante toutefois pour fanatiser une cour de pauvres gens aux ordres d'une puissance sans visage, et quelques profiteurs privilégiés.
Un phénomène est symptomatique et peut servir d'exemple: le nombre de bâtiments achetés par la secte dans la ville blanche de Pondichéry. Depuis quelques années, l'immobilier semble être une pragmatique occupation de ces amateurs de méditation. Des dizaines d'édifices coloniaux sont achetés par la clique mystique, et cette gangrène s'observe avec leur très fâcheuse habitude de repeindre les lieux en gris et blanc... Une bibliothèque ici, un centre d'hébergement là, et combien d'édifices réservés à de quelconques activités qu'on se garde bien de nommer.
L'indianiste Alain Daniélou reportait déjà, dans les années 60:"L'ashram d'Aurobindo a été l'une des principales entreprises utilisées pour déformer le message de l'Inde et pour exploiter la bonne volonté de beaucoup de gens sincères à la recherche d'une vérité "autre". L'ashram était d'autant plus pernicieux qu'il a été créé par des gens remarquablement intelligents et probablement sincères avec ce fanatisme irresponsable qui caractérise beaucoup d'anarchistes et fait leur force."
samedi 10 octobre 2009
Les aventuriers de l'arche perdue - Gingee
vendredi 9 octobre 2009
Rajagiri citadel - Gingee
jeudi 8 octobre 2009
mardi 6 octobre 2009
lundi 5 octobre 2009
Krishnagiri fort 1 - Gingee
dimanche 4 octobre 2009
L'homme qui voulut être roi - Gingee
Gingee est un site fortifié à quelques dizaines de kilomètres de Pondichéry, à l'intérieur des terres. Sur deux hautes collines qui dominent des vallées rizicoles, d'imprenables bastions sont posés; un troisième ferme le triangle en contrebas. C'est un immense verrou, stratégiquement positionné par la dynastie Chola au XIIIe siècle. A de très nombreuses reprises, Gingee a été le théâtre de batailles acharnées, notamment au XVIIIe, époque où les puissances européennes étaient en guerre pour la domination de la péninsule indienne... A deux reprises, le site est même devenu Français.
Nous sommes loin du Kafiristan de Kipling, mais l'histoire de ces hommes est la même. Il n'y aurait rien de surprenant à voir surgir l'uniforme élimé d'un officier, fredonnant "The Kings march", les yeux perdus dans le lointain. Ni pour le Roi, ni pour la fortune, mais pour l'ivresse d'incarner tout cela à la fois... sur un territoire inconnu et sans limites.
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