mercredi 31 janvier 2007

Crépuscule saigonnais

Une friche, quelques maisons branlantes au bord d'un canal noir et nauséabond et derrière moi l'assourdissant concert des motos... mais la jungle de béton est soudain sublimée par la lumière du soleil couchant. Un peu plus loin, les ruelles s'agitent dans la pénombre tandis qu'un halo de friandise passe en bicyclette!


lundi 29 janvier 2007

Vietnamicus arboricolis

Dans la jungle saigonnaise, il pousse de curieux arbres. Celui-ci, au bout de mon balcon, est garni toute l'année. Il est habité par d'énormes fourmis rouges qui l'utilisent comme quartier général pour piller les alentours. Le soir, il lui arrive de bourdonner... Alors, ce sont toutes les lumières de mon appartement qui vibrent dans un concert de variations électriques. Ah! La nature...

Tran Nhat Duat

L'appartement dans lequel je vis depuis quelques mois est situé dans le quartier du marché Tan Dinh. Dans une rue à l'écart de la bruyante Tran Quang Khai, mon immeuble est au coeur de ce qui fut autrefois le tristement célèbre quartier Héraud. Aujourd'hui, des constructions années 70 empilent des tranches de vie saigonnaise. En face de chez moi, une vieille dame traîne ses rides sur son balcon à longueur de journée. Sa fenêtre montre, le soir venu, une chambre désuète simplement décorée par la photo d'un jeune homme...
Dans la journée, quelques cyclos s'accordent du repos. Rien ne les perturbe, ni les motos ni les vendeurs de rue, pas même les femmes du "tri sélectif" qui, après une longue matinée à pousser leur chariot de déchets, devisent bruyamment sur le trottoir.

dimanche 21 janvier 2007

Dernière soirée à Sydney

Le harbour bridge au fil de la soirée... Une balade sur les quais et un bon steak de kangourou pour terminer la journée. Un crochet par les jardins botaniques, un détour par George street et une boucle dans le quartier de Darlinghurst. C'est déjà terminé, pourtant, c'est ici que tout avait commencé... hier.
A bientôt pour de nouvelles aventures...

Royal botanic garden

Sydney est une ville moderne, vivable grâce à ses immenses espaces verts au premier rang desquels le Royal botanic garden. Traduction du panneau à l'entrée: "S'il vous plaît, marchez sur le gazon. Nous vous invitons également à sentir les roses, à enlacer les arbres, à parler aux oiseaux et à pique-niquer sur les pelouses". So British... Photo suivante: Isabelle s'apprête à enlacer...
Parmi les résidents du jardin botanique, les cacatoès font office de pigeons. D'énormes chauve-souris piaillent en grappe dans leurs arbres. D'une manière générale en Australie, les volatiles surprennent par leur taille et leurs variétés: perroquets et perruches multicolores et, surtout, cacatoès (braillards et malcommodes) sont omniprésents...

Sydney

Après un très court passage à Adelaïde, un avion nous emporte à Sydney pour la dernière étape de notre voyage. La skyline est classique mais la ville, comme New York, est cernée par l'eau ce qui fait le plus grand bien à l'urbanisme... Le soir, vers 17h, les habitants de Sydney se retrouvent dans de petits espaces cloturés au bord de l'eau. Ils fument et boivent en parlant très fort et deux heures plus tard, tout le monde a disparu! Etrange phénomène qui ressemble à la passagietta italienne où chacun met son plus beau costume pour arpenter les rues avant le dîner. Typiquement méridional?


Road to Adelaïde

Où manger sur la route d'Adelaïde? La ville la plus proche est Bordertown; ce nom qui fleure bon le far west indique assurément un point de ravitaillement mais c'est encore loin... Nous faisons un détour par Dimboola, petite bourgade d'agriculteurs où trône, seul sur la grand-rue, un hôtel qui fait également restaurant. L'édifice est d'époque victorienne, stratégiquement bâti sur la route des anciennes régions aurifères. A notre entrée, les conversations s'arrêtent brusquement. Quelques vieux sirotent leurs bières et un vieux juke-box en inox patiné éclaire d'un jaune pâlot un coin de la pièce. Après nous avoir jugé des pieds à la tête, un ours nous autorise à prendre place dans la partie restaurant. Rien ne semble avoir bougé depuis une éternité: de massives tables en bois, un vieux comptoir usé et un parquet centennaire... Une famille de paysans du cru arrose un anniversaire et partage la salle avec nous. Le patron et sa femme nous adopte dans un mélange de modestie et d'affabilité soudaine et nous serve un excellent repas pour une somme absolument dérisoire! C'est encore pour nous l'occasion de nous étonner de la chaleur des Australiens... même au milieu de nulle part!

Pink lake

La route qui relie les Grampians à Adelaïde passe entre Little desert et Big desert. Outre les étendues arides à perte de vue, il existe quelques points d'eau... asséchés. L'un d'entre eux est très curieux: Pink lake doit son nom et sa couleur à des bactéries roses qui colorent sa surface. Le phénomène est impressionnant de loin mais lorsqu'on remue l'épaisse croûte humide de sel, un rose vif se révèle encore plus nettement.

mercredi 17 janvier 2007

Hollow mountain

"La montagne creuse" marque l'entrée dans les Grampians par le Nord. La plaine de Wimmera, aride et rocailleuse, monte soudainement dans un amoncellement de rochers gris teintés de poussière jaune et de ruissellements rouges. Véritable spectacle géologique fait de crevasses et de chaos aux structures étranges, le chemin pour atteindre le haut du piton n'est pas de tout repos. Un fort vent sec atténue à peine la force du soleil que rien ne cache mais, à l'arrivée, les peines sont récompensées... Un décor de western s'offre à nous, coincé entre la monotonie des plaines et de longues et infranchissables barrières de pierre.

The grampians

Le parc national des Grampians a brûlé au deux tiers au mois de janvier 2006. La nouvelle est fort peu réjouissante et tient de la catastrophe écologique en de nombreux points mais notre visite sur place nous a permis de constater un certain nombre de choses; notamment la vitesse impressionnante avec laquelle la faune et la flore reprennent leurs droits d'une part et la césure très nette entre les zones sinistrées et celles épargnées au gré du vent d'autre part. Mise à nue à de nombreux endroits, la roche se donne en spectacle de promontoires vertigineux en vallées étourdissantes de profondeur...

Au milieu du parc est nichée la ville de Hal's Gap. Un amical salut est de rigueur à l'attention de Tim, propriétaire flegmatique d'une auberge décalée, à l'image du personnage. A deux pas de son antre de jovialité, quelques enfants s'entraînent sur un terrain de cricket, en fin d'après-midi, sans déranger les kangourous qui se ravitaillent en herbe fraîche.

lundi 15 janvier 2007

On the road again

De l'asphalte miroitant au soleil sur des centaines de kilomètres... et rien d'autre.

Cette longue et droite langue de bitume fend le bush en deux. Très loin à l'est et très loin à l'ouest, des forêts d'eucalyptus mangées par les hautes herbes jaunes... et rien d'autre.

La route pour se rendre aux Grampians étonne non par sa monotonie mais par l'impression d'infini qu'elle donne. Notre voiture glisse seule vers les nuages... et rien d'autre!

dimanche 14 janvier 2007

Great otway national park

Même les plus simples balades dans les parcs nationaux recèlent de trésors. Fougères géantes et arbres centenaires s'entremèlent sans fin. Les incendies sont malheureusement réguliers dans cette région; l'eucalyptus ci-dessous a déjà échappé à trois feux qui ont ravagé les alentours. Cette famille d'arbre est en effet très résistante grâce à une écorce qui se "pèle" d'elle-même après avoir protégée le bois puis noircie.

The great ocean road

Considéré comme un des must see (selon l'expression consacrée) du Sud de l'Australie, la Great ocean road s'étire sur un peu plus de 200 kilomètres sur la côte de l'Etat de Victoria, de Torquay à Warrnanbool. Peu convaincus au départ par les longues plages peuplées de surfeurs, nous avons vite changé d'avis après la ville d'Apollo bay, lorsque la côte devient rocheuse... Les falaises se découpent avec fantaisie et laissent apparaître des criques de rêve, des ponts et des gouffres impressionnants. Les Twelve apostles (douze apôtres) sont le clou de ce spectacle géologique; douze pitons de roches, plus ou moins érodés, ont été abandonnés par la falaise lors de son recul.

samedi 13 janvier 2007

Carte du parcours

Pour ceux qui aiment situer les choses avec précision, voici un agrandissement de la partie Sud-Est de l'Australie avec, grossièrement, les routes empruntées et les grandes étapes. Vous pouvez cliquer sur l'image (clic gauche puis "ouvrir l'image dans une nouvelle fenêtre") pour l'afficher plus correctement.

Signalétique australienne

Chaque animal à son panneau... Wombats, koalas, émeus, sans oublier l'incontournable kangourou et bien d'autres encore, il n'y a pas une route qui ne soit pas pourvue de ces fameux signes routiers. Il est vrai que le nombre de cadavres qui jonchent le macadam au petit matin fait froid dans le dos; c'est un problème que les autorités peinent à régler. Difficile de blâmer les conducteurs quand on voit l'intensité de la vie animale sur les routes dès la tombée de la nuit. Mention spéciale tout de même pour le panneau: "attention, traversée de pingouins". La première fois, on s'imagine beaucoup de choses...

Port Arthur

A l'extrême Sud-Est de la Tasmanie, la péninsule Tasman a donnée son nom à toute l'île. C'est là, sur les rives de l'océan glacial antarctique (que les Australiens appellent poliment Southern ocean), que les Français ont débarqué à la fin du XVIIIe. Pionniers avant l'heure, les équipages de sa majesté Louis XVI explorent ce qui pourrait bien devenir une colonie française... et qui ne le sera jamais pour cause de Révolution en métropole! La perfide Albion profite de l'occasion et s'installe sur ces côtes rocheuses battues par les vents.
Loin d'être le milieu naturel le plus accueillant d'Australie, la péninsule Tasmane est là où tout a commencé, plus exactement dans ce qui est aujourd'hui la ville-musée de Port Arthur. C'est un lieu important pour les descendants des premiers occidentaux venus, contre leur gré, finir leur jour à l'autre bout du monde. En effet, la couronne britannique ne sachant que faire de cette nouvelle acquisition, mais devant nécessairement la peupler, y voit un moyen radical de se débarrasser d'une partie de la misère londonienne... Port Arthur devient le bagne des antipodes où prostituées, petites crapules et enfants des rues sont envoyés sans possibilité de retour. Là est l'origine de la première phase du peuplement de l'Australie par les occidentaux! Une fois leurs peines purgées, les convicts s'installent dans l'île ou se rendent sur le continent australien pour commencer une nouvelle vie.

Un excellent centre d'interprétation accueille aujourd'hui les Australiens à la recherche de leurs racines. L'homme photographié prend des notes à partir des registres des bateaux entrés à Port Arthur. En bas de son carnet, il inscrit un nom en lettres capitales avec la mention "mort le...".

vendredi 12 janvier 2007

Florentine river trail

Parmi nos escapades sur les chemins de randonnée, le florentine river trail est sûrement l'un des plus marquants mais aussi des plus frustrants... Après deux heures de marche dans une fôret primaire à la luxuriance préhistorique, nous buttons sur les vestiges d'un ancien campement de pionniers. Un pont effondré gît au milieu d'une rivière couleur brune-ambrée... et le chemin continue dans la montagne. Nous avons dû rebrousser chemin par manque d'équipement. Un peu plus tard, on nous a dit que ce campement du début du XXe siècle est celui où a été chassé le dernier tigre de Tasmanie, en 1936. Certains aiment à croire que l'espèce, devenue légendaire pour les Tasmans, n'est pas tout à fait éteinte...

Lake Pedder


L'incontournable coucher de soleil... Il faut bien en immortaliser un. Chaque soir est un festival de couleur. Ici à Strathgordon sur la terrasse de l'auberge, les deux photos sont prises à quinze minutes d'intervalle.

Gordon dam

A paysages démesurés doivent répondre des constructions démesurées... Le barrage de Gordon lake, en Tasmanie est "le plus grand de l'hémisphère Sud". Construit dans les années 60, il a noyé des dizaines de kilomètres carrés de forêt. Un vif débat écologique est toujours en cours mais à lui seul, Gordon dam fournit presque la moitié de l'électricité tasmane.
Près du barrage, un seul village: Strathgordon. Quinze habitants, une auberge, pas de magasins... Le lieu idéal pour se retirer et méditer au contact des éléments!

Franklin-Gordon wild rivers park

Un bon quart de la Tasmanie est réservé à trois grands parcs nationaux mitoyens. La nature peut donner libre cours à son exubérance: une route traverse l'un des parcs, une autre en pénètre un jusqu'au milieu... sinon ce sont des trails, chemins très peu souvent carrossables. Sur la carte, nous sommes impressionnés par la surface verte sans aucune route ni trace d'occupation et la réalité dépasse l'imagination. Tout étant prévu pour le mieux, de nombreux arrêts sont prévus dans les parcs nationaux, de là démarrent des chemins de randonnée pour tous les goûts: de 15 minutes aller-retour à 5 jours!
Entre deux montagnes, une plaine s'étend, s'efforçant tant bien que mal d'opposer à la forêt la nudité d'une prairie. Dans ce cadre hors du temps aux dimensions épiques, on s'attend à voir débarquer un diplodocus... bon, là, il était pas là... mais quand même.

Pioneer cemetery

Au milieu de nulle part, dans les herbes folles du bord d'un marigot, quelques croix surgissent de terre. 1830, 1847, 1873... elles égrènent le récent passé des pionniers australiens, venus s'installer dans ces étendues sauvages. Anciens forçats ou aventuriers, ils reposent dans un far west qui n'est pas encore totalement dompté.

Cradle mountain

Il est normal de s'essayer à des comparaisons avec les précédents voyages sous d'autres latitudes... Au mieux, j'établirais un timide parallèle avec un mélange des paysages de l'Est de l'Irlande mâtinés de la sensation d'immensité que j'avais éprouvée au Canada. C'est toutefois l'un des atouts majeurs de ce voyage: l'inédit... tant dans la palette des couleurs proposées que dans les proportions des points de vue, sans oublier l'extrême diversité de la nature même des paysages.

jeudi 11 janvier 2007

On the road!


La location de voiture reste le moyen idéal pour se déplacer. La liberté absolue dans le temps et dans l'espace. Un détour? Une pause? Pas de soucis! C'est ainsi que nous avons pu partir sur une petite route de montagne à la découverte du "goulet du diable"! La plaque tasmane indique "your natural state", celle de l'Etat de Victoria "the place to be" et celle de South Australia "festival state"...




Le kangourou


Impossible de refermer cette série animalière sans l'incontournable kangourou. Encore et toujours lui, il se prête à l'oeil de l'appareil avec une approche de museau de curieux ou un grattage de flanc aussi soudain qu'apparemment jouissif...

Le wombat


Encore un hyperactif de la faune australienne! Rare et attachant, le wombat passe ses journées à dormir dans un terrier. Il est malheureusement l'une des principales victimes sur les routes. Le nombre d'animaux fauchés par les voitures est impressionnant... Les routes sont rares dans l'immensité du territoire mais les animaux qui s'y risquent la nuit en font souvent les frais!

Le diable de Tasmanie


Il existe! Immortalisé dans les cartoons par le turbulent Taz... le diable de Tasmanie est encore un de ses précieux trésors australiens! Cette boule de poils aux cris particuliers fait un boucan du tonnerre; c'est ce qui a frappé l'imagination des premiers pionniers, d'où le nom. Omnivore et rapide, c'est aussi et surtout un animal paresseux qui préfère les charognes à la chasse... Il n'est pas difficile de saisir un diable en train de bailler!